Le gouvernement Ford a dévoilé, en début de semaine, que le ministère des Richesses naturelles, responsable de la gestion des inondations, ne s’engagerait pas financièrement dans la gestion de ce dossier.

C’est plutôt un rôle de «communicateur et de coordinateur» que jouera le ministre des Richesses naturelles, John Yakabuski. Les fonds réservés aux municipalités et aux personnes affectées par les inondations proviendront d’autres ministères, comme celui des Affaires municipales et du Logement, entre autres. Cette nouvelle stratégie, inspirée du rapport du conseiller spécial en inondations Doug McNeil, embauché après les crues printanières du printemps 2019, est davantage axée sur la sensibilisation du public et sur sa préparation. «Ce que nous avons entamé, c’est la coordination et la communication, pour que tous ceux qui sont impliqués, incluant les neuf ministères provinciaux, aient accès à bien plus d’informations que dans le passé, soutient le ministre Yakabuski. Ça nous permet de prévoir de façon beaucoup plus précise quand et où les inondations pourraient se produire.»

À la suite de la publication du rapport de Doug McNeil, le gouvernement Ford avait assuré qu’il poursuivrait son investissement de 4,7 millions $ dans le réseau hydrométrique pour permettre la prévision des inondations et pour émettre les avertissements face aux potentiels risques de crues élevées. «Il faut continuer d’avoir des conversations avec le gouvernement fédéral, avec nos partenaires municipaux.»

«PAS GRAND-CHOSE EN FAIT D’INFORMATIONS» La municipalité de Clarence-Rockland, située au bord de la rivière des Outaouais, a été affectée par les crues printanières de 2017 et de 2019. Le maire Guy Desjardins affirme que la stratégie sur les inondations du ministre Yakabuski n’apporte pas grand-chose de plus que le rapport du conseiller spécial en inondations Doug McNeil. Ce que le maire Desjardins aimerait du ministère des Richesses naturelles, c’est un montant de 50 000$ octroyé aux résidents qui souhaitent faire élever leur résidence. «Je l’avais demandé lors de la réunion [sur les inondations] à Ottawa [au printemps dernier], et je n’avais pas eu de réponse.» Peu après les inondations de 2019, son conseil municipal a fait passer un règlement pour obliger une élévation minimale aux personnes qui souhaitent s’installer au bord de l’eau. Par ailleurs, M. Desjardins attend toujours le montant promis du programme ontarien d’aide à la reprise après sinistre (DRAO), assuré par le ministère des Affaires municipales et du Logement. En 2019, le gouvernement a revu à la hausse le remboursement maximal des articles ménagers admissibles au programme et a adopté un formulaire de demande plus court et convivial, peut-on lire dans la stratégie. Le maire Desjardins espère que la province pourra offrir davantage d’aide financière liée aux inondations dans les années futures. «Ça nous a coûté au-dessus d’un million, l’an passé. On est une toute petite municipalité, on ne pourra pas continuer sans l’aide de la province.»